L’été dernier, Caroline est partie à l’assaut de l’Avenue Verte London – Paris. Accompagnée de son mari et de ses deux garçons, âgés de 13 et 16 ans, elle a vécu une aventure familiale extraordinaire qu’elle partage avec nous dans cette interview.


Une famille qui a le vélo dans la peau !

Originaire de l’Eure, toute la petite famille aime pratiquer le vélo sur les voies vertes du département. Elle s’organise régulièrement des sorties à la journée, pique-nique et appareil photo « en sacoche », Caroline étant photographe. Le crédo de la troupe : respirer le grand air, partager des moments ensemble et surtout, prendre le temps d’apprécier les paysages ! D’ailleurs, Caroline l’exprime dans l’interview « se déplacer à vélo permet de prendre le temps de contempler la nature qui nous entoure, en voiture, tout défile si vite ! ». 


« Caroline, qu’est-ce qui t’a donné envie de faire l’Avenue Verte London – Paris, en famille et à vélo ? »

Nous partons souvent la journée pour des balades à vélo, sur la voie verte ou les chemins de halage du côté de Vernon. Alors, quand s’est présenté la possibilité de faire l’Avenue Verte, j’ai trouvé l’idée sympa de partager cette aventure en famille. L’Avenue Verte London – Paris à vélo permet de voyager autrement, de manière beaucoup plus douce. Se déplacer à vélo permet de prendre le temps de contempler la nature qui nous entoure, en voiture, tout défile si vite ! Et puis, c’était l’occasion de nous retrouver, réellement. Que nous et les vélos ! De nos jours, ce n’est pas simple de décrocher les ados des jeux vidéo. C’est vrai, ils sont toujours connectés ! C’était aussi l’opportunité de découvrir autre chose et vivre une nouvelle expérience. Nous ne connaissions pas Londres, alors y aller à vélo.

©Caroline-Ledoux,-Eure-Tourisme
Rejoindre deux capitales européennes via l’Avenue Verte London – Paris

« Peux-tu partager 5 coups de cœur ? »

Le premier coup de cœur, et c’est vraiment le « gros coup de cœur », c’est la rencontre avec Madame Bodescot, propriétaire du Domaine du Pâtis à Amécourt, dans l’Eure. Le domaine est tout simplement magnifique. La maison, les extérieurs… tout est charmant. Nous avons été accueillis comme des rois. On s’est senti tout de suite comme à la maison. Madame Bodescot est adorable. Nous avons fait une véritable rencontre humaine. L’ambiance était conviviale et d’une simplicité… tout ce que l’on aime. De plus, nous avons rencontré un couple d’italien, et deux couples franco-anglais qui faisaient aussi l’Avenue Verte. Le repas s’est prolongé tard dans la nuit. Le second coup de cœur est en Angleterre. Le parc des Seven Sisters. Le paysage est à couper le souffle. C’est juste magnifique avec les moutons et les falaises qui rappellent la Normandie. Moi qui suis photographe, j’ai trouvé ce paysage incroyable. Il ne faut pas passer à côté !

Troisième coup de cœur, la Côte Sainte-Hélène dans l’Oise. Il faut laisser les vélos pour grimper mais ça en vaut la peine. La vue est splendide. C’est un endroit parfait pour se reposer et pique-niquer, si le soleil est de la partie… Mon quatrième coup de cœur : l’hôtel de l’Europe à Dieppe. Sandra et José nous ont formidablement bien accueillis. Une équipe au top ! Nous avions une vue sur la mer et on a plutôt sympathisé avec les goélands…enfin, ils étaient plus intéressés par notre petit-déjeuner. C’était agréable de se promener à la tombée de la nuit et d’entendre le bruit des vagues.

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Dieppe, en Seine-Maritime

Enfin, mon dernier et cinquième coup de cœur est pour l’hôtel Langford à Brighton, outre-manche. Pour la petite histoire, l’hôtel que nous avions réservé à la base s’est révélé être horrible. Nous ne pouvions pas y rester. Alors, à 19h nous avons cherché un autre hôtel et nous sommes tombés sur le Langford. Ils nous ont accueillis au pied levé. Et nous avons passé l’une de nos meilleures nuits.

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Parc des Seven Sisters, en Angleterre

« Caroline, tu es photographe. Peux-tu nous donner 3 spots que tu as particulièrement aimé photographier ? »

Le Moulin de Fourges, à Fourges, dans l’Eure. Ce moulin est tellement photogénique. C’est si rare de voir un moulin à eau en fonctionnement. Ce lieu est atypique, charmant, envoutant. Et quel plaisir de plonger les pieds dans l’Epte. Ensuite, je dirais, l’Axe majeur à Cergy dans le Val d’Oise. Ce lieu est graphique, j’adore. Une fois tout en haut, le panorama est super. Les jours de beau temps, on peut voir la Défense. Pour le troisième spot, je pense à Londres de nuit. Je précise de nuit car l’ambiance est complètement différente de la journée. C’est beaucoup plus calme, j’aime le calme. J’ai adoré les lumières, les reflets sur la Tamise;

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Repos bien mérité au Moulin de Fourges, dans l’Eure
©C.Ledoux

« Peux-tu partager avec nous une anecdote, un souvenir ? »

Je repense au visage de mes enfants quand ils ont vu le panneau « Dieppe ». Il y avait tellement de joie et de fierté sur leur visage. Ils avaient pris conscience qu’ils avaient pédalé un peu plus de 300 kilomètres. On voyait sur leur visage « ON L’A FAIT » ! Ils ne pensaient pas en être capable. Il nous est arrivé de pédaler plus de 60 kilomètres en une journée. C’est tellement rare de voir des ados satisfaits. Ils étaient vraiment fiers d’eux et ça nous a rendus vraiment fiers aussi. 


« Quelles difficultés as-tu rencontré pendant le voyage ? »

D’une manière générale, ça s’est bien passé. Malgré tout, il y a des points d’amélioration sur les services, particulièrement sur les points d’accès à l’eau potable pour remplir les gourdes. Nous avons fait l’itinéraire début août et c’était la grosse chaleur. Ne pas trouver d’accès à l’eau potable quand il fait très chaud est vraiment difficile, et rare sont les restaurateurs à bien vouloir remplir nos gourdes. J’ai aussi remarqué que sur certaines portions, des poubelles manquaient. Enfin, nous avons rencontré des problèmes avec la signalisation et certaines portions difficilement praticables à cause de graviers, ou de barrières qui empêchaient les remorques de passer. Je dirais que si l’on voyage avec des enfants, il faut redoubler de vigilance, car les automobilistes ne sont parfois pas respectueux sur les voies partagées. 

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Sur le front de mer à Dieppe, en Seine-Maritime

« Comment as-tu fait pour te loger ? »

Tout simplement avec le site internet de l’Avenue Verte London – Paris. Du moins pour la partie française. J’ai trouvé tous les hébergements via le site. De plus, les hébergements sont labellisés Accueil Vélo, ce qui permet d’avoir les services adaptés aux cyclotouristes. Pour la partie anglaise, j’ai utilisé une célèbre plateforme qui comme par un B.

Mention spéciale pour le gite municipal de Fourges qui est vraiment bien équipé. 


« Peux-tu donner quelques conseils pour réussir sereinement le voyage jusqu’à Londres ? »

Prendre un GPS vélo ! Eh oui, nous avions toutes les cartes, et le GPS sur le smartphone mais nous nous sommes rendus compte qu’un GPS vélo aurait été mieux. C’est beaucoup plus précis et adapté à ce genre de voyage. Ensuite, je dirais de prendre le temps de bien préparer son voyage, au moins 6 mois à l’avance et de prévoir des hébergements de secours. Prendre aussi de quoi réparer son vélo, en cas de crevaison ou problème mécanique. Il n’y a pas forcément de réparateur de vélo en pleine campagne. Je conseille aussi de ne pas trop vouloir en faire. S’il on a besoin de faire une pause, il faut la faire. Le parcours est long et des portions sont difficiles, je pense au Pays de Bray, très vallonné. Enfin, une petite trousse de secours avec les essentiels, pour ma part je dirais de la crème pour bébé… pour les fesses ! 


« Quelle étape as-tu préféré ? »

La partie sur la voie verte de Gisors – Bray-et-Lu reste mon étape préférée. Ce n’est pas parce que c’est la portion euroise mais tout simplement parce qu’elle est reposante, ombragée, nature et très bien aménagée. 


« Tu es originaire de l’Eure, as-tu découvert des lieux, des endroits insolites de ton département ? »

Le Domaine du Pâtis. Quand je dis que c’est mon « gros coup de cœur » ! Je trouve que c’est un lieu qui représente tellement bien notre Normandie.

C.Ledoux
©AVLP-C.Ledoux
Domaine du Pâtis, dans l’Eure

« Comment s’est déroulée la traversée de la Manche ? »

Pluvieuse ! Pas de chance. Nous avons fait la traversée à l’intérieur et quand nous sommes arrivés à Newhaven c’était tellement gris. Ma sœur nous avait rejoint à Dieppe pour terminer l’itinéraire avec nous… Elle a été malade toute la traversée. À part ça, tout s’est bien passé. Le retour était plus agréable. Le soleil était de la partie. Nous avons donc profité des chaises longues à disposition sur le pont pour se faire dorer la pilule. 


« Quelles ont été tes impressions, une fois à Londres ? »

D’une manière générale, une fois les pieds en Angleterre, nous avons été dépaysés. Pas uniquement au niveau de la langue, mais aussi par l’architecture, l’ambiance. La campagne que nous avons traversée nous a tout de même rappelé la Normandie. Paradoxalement, nous avons éprouvé plus de satisfaction en descendant du ferry qu’une fois arrivés à Londres. 


« Pour terminer, peux-tu nous donner 3 raisons de faire l’Avenue Verte London – Paris, à vélo et en famille ? »

Premièrement, je dirais que c’est une expérience incroyable de rejoindre deux capitales européennes à vélo. C’est un dépassement de soi. Deuxièmement, pour l’aventure humaine. Nous avons resserré les liens familiaux. Mes enfants m’ont aidé, nous nous sommes soutenus. Grâce à cette aventure, ils comprennent davantage les valeurs du partage et de l’entraide. Nous avons aussi rencontré des personnes incroyables pendant le voyage. Sur la route, nous avons rencontré une cyclotouriste mexicaine. Nous avons sympathisé et nous sommes restés en contact grâce aux réseaux sociaux. Et enfin, je dirais prendre le TEMPS. Le vélo permet de s’évader et de respirer !

Vous pouvez retrouver Caroline sur les réseaux sociaux, sur sa Page Facebook et son compte Instagram 😉